Cette année, le Forum international de la démocratie participative organisé à Dakar a été le prétexte pour récompenser un certain nombre de collectivités territoriales. Lors de la clôture, hier, de cette grande rencontre en terre sénégalaise, de nombreux trophées ont été distribués aux élus ayant bien travaillé pour leur communauté. Le Prix d’excellence du leadership local (Pell) initié par Enda Ecopop est pour les collectivités territoriales sénégalaises (et africaines) ce que le Concours général est pour les élèves sénégalais. Il crée une saine émulation, suscite l’engouement et permet aux différentes communes et départements de partager leurs projets. Après avoir conquis les élus sénégalais, le Pell a élargi son champ d’action en organisant, cette année, sa première édition panafricaine.
Sur plus de 700 dossiers de candidatures provenant de plusieurs pays africains, seuls 28 trophées ont été remis. C’est dire le caractère sélectif et rigoureux de ce prix. Outre les distinctions remises aux ministères, aux universitaires, chercheurs et journalistes, les collectivités africaines ont rivalisé sur plusieurs thématiques. Notamment sur la participation et l’engagement citoyen, l’inclusion, l’efficacité et la transparence budgétaire ou encore sur la territorialisation des politiques publiques. La nouveauté cette année, c’est le sacre de plusieurs communes provenant des pays africains. C’est le cas de Ouellé (Côte d’ivoire), Akébou 1 (Togo), Golfe 1 et 2 (Togo), Poa (Burkina Faso) ou encore Waterberg en Afrique du Sud. Les communes sénégalaises ne sont pas en reste. Plusieurs élus sont montés sur le podium. C’est le cas des maires de Khombole, Bargny, Thiaroye sur Mer, Ngor ou encore Dalifort foirail.
Au-delà de son caractère festif et coloré, la remise de ce prix d’excellence est toujours une manière d’encourager les maires à faire plus et mieux pour leurs administrés. Face à un monde où les menaces sont quasi-quotidiennes et l’avenir incertain, il y a lieu de changer de mode de gouvernance. Notamment en innovant en permanence et en impliquant les citoyens. Dans tous les pays du monde, les jeunes et les femmes réclament une meilleure implication dans la gestion des affaires de la cité. Ne pas tenir compte de leurs revendications est la meilleure façon pour un élu d’aller droit au mur.
Les maires les plus célèbres sont ceux qui sont proches de leur population. Car, ils prennent le temps d’écouter les citoyens, rendent visite aux malades et partagent avec eux leurs administrés les moments de joie et de souffrance. C’est d’ailleurs la seule façon de gagner leur confiance et de les faire adhérer aux différents projets engageant l’avenir de leur localité. Certes, chaque territoire a ses réalités, il est toujours utile d’en connaître les codes, les influences et autres acteurs pour réussir sa politique. Ainsi, ces élus dont le travail a été magnifié repartent avec le sentiment d’avoir réalisé quelque chose de bien pour leur communauté. Cela fait du baume au cœur. Une source de motivation. Car, la fonction de maire est souvent ingrate. Stress, fatigue et trahison constituent leur quotidien. Leur dérouler le tapis rouge est une forme de reconnaissance et d’encouragement pour services rendus.
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