La Finlande est un pays d’Europe du Nord. Pour la huitième fois consécutive, elle a décroché en 2025 le titre de pays le plus heureux au monde. Le World Happiness Report (Rapport Mondial du bonheur), édité jusqu’en 2023 par le Réseau de solutions pour le développement durable des Nations Unies, tente de mesurer le bonheur des citoyens d’un État en recourant à plusieurs indicateurs dont notamment le Pib par habitant, l’aide sociale, l’espérance de vie en bonne santé, la liberté relative aux choix de vie, la générosité et la perception de la corruption gouvernementale.
J’aime la Finlande pour ces raisons, mais pas que. En Rovaniemi, capitale de la Laponie finlandaise et ville officielle du Père Noel, on peut voire des aurores boréales, un soleil de minuit, et être dans une nuit ténébreuse en milieu de journée.
J’aime la Finlande pour ces raisons, mais pas que. On peut marcher dans une de ses milliers de forêts de conifères, comme le parc national de Nuuksio, se faire narrer la mythologique histoire du Kalevala et d’autres légendes sacrées du pays, faire une pause dans un chalet et découvrir des histoires enchanteresses sur l’écureuil ou l’ours, une fusion émotionnelle entre l’humain et la nature.
J’aime la Finlande pour ces raisons, mais pas que. Dans ce pays nordique, on peut se promener au bord d’un des 198.000 lacs comme le lac Ruovesi, faire une séance de sauna, un barbecue de rennes, goûter à des jus ou des smoothies locaux. J’aime la Finlande pour ces raisons, mais pas que. J’aime la Finlande pour ses 180.000 îles dont celle pittoresque de Suomenlinna. J’aime la Finlande pour ses bibliothèques populaires, surtout celle centrale d’Helsinki : Oodi. Un salon du peuple ! J’aime la Finlande, surout pour le civisme fiscal de ses habitants.
En juin 2024, lors d’une visite à l’administration fiscale finlandaise, Vero/Skat, un des agents Inka Lesman confiait que 94% des Finlandais estiment que payer l’impôt est un devoir civique, 84% parmi eux pensent que l’évasion fiscale est mauvaise. Elle précise que 85% de ses compatriotes sont satisfaits du travail de l’administration fiscale. « La confiance et la transparence sont la clé de ce que nous faisons. Nous collectons le bon montant d’impôt au bon moment afin de financer les services publics. Nos opérations sont uniformes à l’échelle nationale. Nous accordons une attention particulière à la simplicité et à la fiabilité des taxes. La fiscalité devient ainsi partie intégrante de la vie quotidienne des entreprises et des citoyens », avait-elle soutenu.
En effet, la Finlande taxe ses citoyens pour surtout dépenser utile. Et cette thèse est corroborée par l’enseignant-chercheur Anu Lahtinen de l’Université d’Helsinki. Selon elle, « La pierre angulaire du succès de la Finlande est, sans aucun doute, son investissement dans ses citoyens, l’égalité des sexes, un système de protection sociale complet, une éducation, des soins de santé et des services de garde d’enfants gratuites ».
En Tanzanie, l’introduction en 2021 d’une taxe de 1% sur les transactions via le mobile money avait provoqué une chute de 38% des transferts de personne à personne. Face à la grogne, le gouvernement tanzanien avait dû réduire puis réviser la mesure, reconnaissant ses effets contre-productifs sur l’économie.
Ici au Sénégal, le débat porte principalement sur la taxe de 1% appliquée par les commerces sur demande de l’État. Une taxe qui sera intégralement reversée au Trésor public. En effet, l’adoption de la loi n°2025-17 du 27 septembre 2025 a instauré un droit de timbre de 1% sur tous les paiements effectués en espèces, sans seuil ni exception. Cette mesure est entrée en vigueur depuis le 4 octobre 2025. L’idée est de récolter 762 milliards de FCfa de recettes supplémentaires cette année. Cette taxe s’applique notamment aux règlements des factures par des sociétés de la place et la grande distribution. Le gouvernement justifie cette réforme par la nécessité de moderniser la fiscalité, réduire l’usage du cash et encourager les paiements électroniques.
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