La mairie de Loul Sessène et son partenaire, l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), ont organisé hier une journée de reboisement pour freiner la forte salinisation des terres de la commune. Dans cette localité du département de Fatick, le sel a fini par dominer la moitié des terres et porter préjudice aux activités agricoles et pastorales.
FATICK- Plus de 7500 hectares des terres de la commune de Loul Sessène sont aujourd’hui touchées par le sel. Face à l’urgence du moment, la mairie a organisé hier une journée de reboisement à l’échelle de la commune. Ce, en partenariat avec l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar). C’est ainsi que les dix-sept villages choisis au niveau de la commune ont présenté chacun une Association sportive et culturelle (ASC) chargée de réaliser les activités de reboisement. Selon les recommandations des autorités municipales, chaque ASC doit planter, au minimum, 500 arbres dans leurs villages respectifs. D’après les précisions du maire Sidya Diouf, “ces associations sont soutenues par des organisations paysannes afin de mieux réussir la tâche qui leur est confiée”.
En compagnie de femmes et de jeunes, l’édile de Loul Sessène et ses partenaires ont symboliquement procédé au reboisement de plusieurs périmètres au village de Ndof (Loul Sessène).
Localité sérieusement affectée par la salinisation, avec la moitié des terres touchées, la commune de Loul Sessène entreprend, depuis plusieurs années, des actions et stratégies pour freiner ce fléau. “En 2021 déjà, nous avions cartographié les superficies concernées par la salinisation. Ce travail commandité par la mairie nous a permis de voir que 50% des terres de la commune sont affectées par le sel”, laisse entendre Modou Sène, un ancien de l’Isra.
L’engagement de la commune à lutter contre cette agression des terres est d’ailleurs confirmé par Laure Tall, directrice de recherche à Ipar. À l’en croire, il y a un peu plus de cinq ans, le maire de Loul Sessène avait sollicité leur appui pour la lutte contre l’avancée du sel. Ce qui s’est soldé par la tenue d’un forum sur les terres salées de la commune en début d’années.
Cette forte salinisation des terres a considérablement porté préjudice aux activités de la localité. D’après le maire de Loul Sessène, en plus de son impact négatif sur les rendements agricoles, cette situation a provoqué une diminution drastique des surfaces cultivables ainsi que des conflits et litiges fonciers.
En outre, la salinisation à outrance a causé du tort à l’élevage et entraîné la disparition de certains animaux. Par conséquent, pour paître le bétail dans les règles de l’art, Sidya Diouf renseigne que des bergers sont obligés de migrer vers d’autres endroits plus propices.
Face à la situation, la mairie à jugé nécessaire de trouver d’autres alternatives pour maintenir les jeunes sur le terroir. “On tend vers la mise en place d’une association des maraîchers ou jardiniers, avec comme objectif de booster et de valoriser le maraîchage. C’est une façon d’encourager les jeunes et les femmes à pratiquer cette technique de culture”, annonce le maire Sidya Diouf.
El hadji Fodé SARR (Correspondant)