Une Conférence mondiale des robots 2025 ou Conférence mondiale sur la robotique. Et oui, vous ne rêvez pas. Elle s’est tenue en Chine, plus exactement à Pékin, du 8 au 12 août 2025 avec plus de 200 entreprises leaders du monde entier.
Plus de 3.000 robots ont été présentés au grand public à cette Conférence mondiale sur la robotique à Pékin. Et dire que c’est la 10e édition. L’information est de la chaine française France24 et de la télévision chinoise Cgnt. À l’occasion, on découvre des robots qui dansent, jouent au piano, aident dans l’activité physique, boxent, rangent des objets, peuvent aider les personnes âgées, massent les personnes… Bref, ce sont des « robots plus fluides, plus intelligents et plus indépendants ». Avec eux, l’intervention humaine dans les tâches quotidiennes est en forte diminution. En effet, « les robots sont passés du battage médiatique à la réalité domestique, de concept à la commercialisation », informe la chaine française.
Et en matière d’industrie robotique, la Chine, selon la chaine française, ne lésine pas sur les moyens. Elle y investit des milliards de dollars pour le leadership mondial technologique dans le domaine. Pour certains, elle dépasse même son plus grand rival, les États-Unis. Idem en matière d’Intelligence artificielle (IA). Selon son vice-ministre de l’Industrie, Xin Guobin, « au cours du premier semestre de cette année, le chiffre d’affaires de la robotique a augmenté de 30 % par rapport à l’année précédente. La production de robots de service a aussi augmenté ». En réalité, la Chine s’est inscrite dans ce que d’aucuns appellent « la course vers le futur » soutenue par une révolution technologique robotique voulue par le Président chinois Xi Jinping pour stimuler la fabrication industrielle.
Robots humanoïdes, smart cities (villes intelligentes comme Shenzhen, au sud de la Chine aussi appelée la Silicon Valley de l’Orient, la ville de la technologie et de l’intelligence artificielle) et supercars y pullulent. C’est à Shenzhen que fut construite la première société de voiture électrique au monde grâce à l’usine BYD (Build your dreams ou construis tes rêves), la plus grande société de voitures électriques au monde. Idem pour Hangzhou, le Cœur de l’Orient, ville de la robotique. En Chine, on trouve même des usines sans ouvriers. À la place des humains, ce sont des robots guidés par l’IA qui font le travail, fonctionnant 24h/24. C’est l’ère de l’automatisation à 100 %. Allons-nous, alors, vers le règne des humanoïdes ? L’hypothèse n’est pas à écarter.
Selon un reportage réalisé par la chaine française TF1, « d’après les projections d’un cabinet d’études économiques britannique, la robotisation pourrait conduire à la destruction de 12 % des emplois manufacturiers en Chine d’ici 2030 ». Par exemple, « Foxconn, le fabricant de l’iPhone a remplacé plus de 400.000 emplois en Chine par des robots dans le cadre d’un effort visant à atteindre 30 % d’autonomisation des usines. » (Cf. https/siecledigital.fr) Le Sénégal, dès 2009, avait pris une bonne option en créant des Centres de recherche et d’essais (Cre) où sont enseignées des matières comme la robotique. Espaces dédiés à la recherche appliquée et à la formation, ces centres sont de véritables structures de recherche-développement et de transfert de technologie, selon le directeur national en charge de ces structures, Toumani Doumbouya. Soulignant qu’à ce jour, 23 Cre sont installés à travers le pays.
Il est heureux de voir les nouvelles autorités s’inscrire dans la même dynamique en maintenant ces Cre et initier, d’août à septembre, un programme de formation de plus de 3.000 jeunes élèves à travers le pays en robotique, pilotage de drones, codage, Intelligence artificielle, astronomie, initiation au bricolage, assemblage de Pc et réparation de smartphones… Mieux, l’IA sera introduite à l’école avec le lancement aussi, le 30 septembre dernier, d’un programme national de formation au numérique et à l’IA destiné aux enseignants et au personnel éducatif. Une très bonne option pour faire aimer la science et la technologie, les seules capables de réduire le gap technologique. En réalité, l’innovation technologique est la base d’une réelle industrialisation et donc un développement économique. Autrement dit, c’est la voie incontournable pour nos États ayant un niveau d’industrialisation embryonnaire.
daouda.mane@lesoleil.sn

