Le 22 novembre 2025, lors du 20e Sommet du G20, le Premier ministre du Conseil des Affaires d’État de la Chine, Li Qiang, a annoncé le lancement conjoint par la Chine et l’Afrique du Sud de l’Initiative de coopération pour soutenir la modernisation de l’Afrique. Cette initiative vise à soutenir la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et la construction de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), et à favoriser la modernisation des pays du Sud global. Cette initiative souligne l’importance des principes suivants :
S’attacher à la justice et à l’équité constitue le préalable fondamental à la coopération avec l’Afrique. Il est impératif de respecter la souveraineté des pays africains, le choix autonome quant à la voie de développement par les peuples africains et le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures. La communauté internationale devrait soutenir l’Afrique dans l’exploration de modèles de modernisation adaptés à ses propres caractéristiques civilisationnelles et à ses besoins de développement, accélérer la réforme du système financier international et soutenir les pays africains pour qu’ils jouent un rôle plus important dans la gouvernance mondiale. Il faut améliorer le financement du développement pour les pays africains et exhorter les institutions financières multilatérales ainsi que les créanciers commerciaux à participer activement à l’allègement de la dette, afin de soutenir la modernisation de l’Afrique.
S’attacher à l’ouverture et au gagnant-gagnant constitue la voie nécessaire de la coopération avec l’Afrique. Il faut répondre aux aspirations communes des pays africains et valoriser le principe des consultations amples, de la contribution conjointe et du bénéfice partagé, afin de permettre aux pays africains de mieux s’intégrer dans les chaînes industrielles, de valeur et d’approvisionnement mondiales, et de partager les fruits de la mondialisation économique. Cela nécessite d’intensifier l’assistance technique à l’Afrique et de renforcer la coopération internationale dans les infrastructures vertes et les minerais verts. En développant les technologies de raffinage et en élargissant les industries en amont et en aval ainsi que les infrastructures connexes, nous augmenterons la valeur ajoutée des produits miniers africains. Il est essentiel de renforcer la coopération dans des domaines clés tels que les industries vertes, le commerce et le paiement électronique, les sciences et technologies ainsi que l’intelligence artificielle, afin de partager les dividendes du progrès technologique avec les pays africains.
S’attacher à la primauté du peuple constitue l’exigence essentielle de la coopération avec l’Afrique. L’objectif ultime de la modernisation est de permettre aux peuples de mener une vie meilleure. Il faut soutenir les efforts des pays africains visant à garantir et à améliorer le bien-être social, préserver le droit à la subsistance et au développement des peuples, et augmenter la production des cultures vivrières traditionnelles, afin qu’ils puissent « tenir leur bol de riz entre leurs propres mains ». Nous continuerons à fournir des aides financières et techniques pour la santé pour tous et la lutte contre le VIH/SIDA en Afrique. Nous renforcerons la coopération avec l’Afrique dans les domaines de la réduction de la pauvreté et du développement rural, afin de faire bénéficier chaque famille africaine des fruits du développement et de promouvoir une Afrique caractérisée par la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l’homme, la justice et l’État de droit.
S’attacher à la diversité et à l’inclusion constitue la noble quête de la coopération avec l’Afrique. Nous soutenons l’Afrique dans la valorisation des caractéristiques nationales et le renforcement de sa confiance culturelle au cours du processus de modernisation. Nous promouvons ensemble les valeurs communes de l’humanité et plaidons pour un dialogue sur un pied d’égalité, un respect mutuel et une coexistence inclusive entre les différentes civilisations. Nous promouvons activement le panafricanisme ainsi que les Cinq Principes de la Coexistence pacifique, et œuvrons à la mise en œuvre de l’Initiative pour la civilisation mondiale, en dissipant les malentendus grâce aux échanges entre civilisations, en prévenant les conflits grâce à l’apprentissage mutuel et en rejetant l’idée de supériorité d’une civilisation sur les autres grâce à la coexistence de toutes les civilisations. Nous élargirons davantage les échanges et la coopération avec l’Afrique dans les domaines de l’éducation, du tourisme, des sports, de la jeunesse, des femmes, des groupes de réflexion, des médias, de l’édition et de la culture, faisant de la diversité culturelle une force spirituelle inépuisable pour la coopération sino-africaine.
S’attacher au respect de l’écologie constitue la marque distinctive de la coopération avec l’Afrique. La nature est la source de toutes les richesses. Nous resterons attachés, dans notre coopération, au concept de communauté de vie entre l’homme et la nature, en coordonnant les relations entre le développement économique, la protection de l’environnement écologique et le développement social. En s’attachant au principe des responsabilités communes mais différenciées, nous aiderons les pays africains à réaliser une transition verte et bas carbone qui soit juste, équitable, ouverte et inclusive, dans le respect de leurs conditions nationales. Nous renforcerons la coopération avec l’Afrique en matière de développement vert et favoriserons un développement coordonné de l’économie, de la société et de l’environnement en Afrique. Les pays développés devraient prendre davantage de mesures, honorer leurs engagements en matière d’aide publique au développement et de financement climatique, et renforcer leur soutien aux pays africains en termes de financement, de technologie et de renforcement des capacités.
S’attacher à la paix et à la sécurité constitue la garantie fondamentale de la coopération avec l’Afrique. Sans paix, il n’y a pas de développement. Nous préconisons une vision de sécurité commune, intégrée, coopérative et durable, et soutenons les Africains dans la résolution des problèmes africains à la manière africaine. Nous encourageons la résolution des différends par le dialogue et les consultations, et l’élimination du terreau des conflits par un développement inclusif, afin d’aider l’Afrique à accélérer la réalisation de l’objectif de « Faire taire les armes ». La communauté internationale devrait soutenir les pays africains dans la construction de mécanismes de sécurité collective, mobiliser davantage de ressources mondiales de lutte contre le terrorisme en faveur de l’Afrique, s’opposer à la politisation de la lutte antiterroriste, et augmenter la représentativité des pays en développement, en particulier des pays africains, au sein des Nations Unies et du Conseil de sécurité, pour que la voix de l’Afrique résonne plus fort.
L’Initiative de coopération pour soutenir la modernisation de l’Afrique incarne la réflexion approfondie des deux parties, chinoise et africaine, sur leur avenir et leur destin, et porte les aspirations et la quête des peuples chinois et africains pour un avenir meilleur, dans la droite ligne des consensus issus du Sommet de Beijing du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC). En tant que plus grand pays en développement, la Chine a montré par sa pratique que la modernisation est à la portée des pays du Sud global. La Chine est prête à œuvrer, de concert avec le Sénégal et les partenaires internationaux, pour faire de cette initiative une grande réussite, former une synergie puissante en soutien à la modernisation de l’Afrique, et contribuer à l’édification d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle.
S.E.M. LI Zhigang,
Ambassadeur de Chine au Sénégal


