C’était le 8 octobre dernier à l’aéroport international Oliver Reginald Tambo de Johannesburg, Afrique du Sud. Un groupe de six Sud-Africains sont accueillis en héros. Comme décors, il y a, entre autres, les drapeaux de la Palestine.
Un mois plus tôt, ils étaient partis de Tunis sur un des bateaux de la Global Sumud Flotilla en direction des côtes gazaouies pour acheminer de l’aide humanitaire, et casser le blocus imposé par Tel-Aviv à l’enclave palestinienne. Ils ont été interceptés la semaine dernière dans les eaux internationales par les autorités israéliennes. À la suite d’une détention de six jours puis une expulsion vers la Jordanie, ils ont regagné leur pays. Parmi eux, un homme se distingue. Il est élancé et porte un keffieh. Sa barbichette est poivre-sel. Des supporters immortalisent l’instant ; ils prennent des photos, des vidéos et des selfies. C’est Nkosi Zwelilvelile, plus connu sous le nom de Mandla Mandela, petit-fils de l’icône de la lutte contre l’apartheid. Lors de sa prise de parole, il a affirmé que la Famille Mandela considère comme un devoir de porter la voix des peuples opprimés et vulnérables.
Son grand-père, Nelson Mandela, qui pendant plus d’un quart de siècle, a fait face au régime ségrégationniste de son pays, a construit une nation arc-en-ciel, inscrivant le patronyme Mandela dans la postérité ; l’intemporel. Le présent. Aux États Unis d’Amérique, un autre nom de famille est ancré dans la mémoire collective : Kennedy. Cette famille, connue pour la création du Corps de la paix, a maintenu son influence sur la politique américaine pendant des générations, laissant un héritage durable. En effet, l’histoire des Kennedy est marquée par des figures clés comme le Président John Fitzgerald Kennedy, mais aussi Robert et Edward, qui ont tous concouru à la présidence. En Corée du Sud, il y a des noms de familles chargés d’histoires. Ils sont cinq dont les Lee qui possèdent Sumsung ; les Chung, Hyundai et les Koo, Lg. On les appelle les Chaebols : des conglomérats familiaux. Cependant, un nom émerge du lot : Kim. C’est un patronyme quoique courant, mais prestigieux qui fait référence au clan des Kim de Gimhae, lequel a joué un rôle important dans l’histoire du pays.
En Europe méridionale, les Grimaldi, perchés sur le rocher monégasque, ont leur principauté ; au Moyen Orient, les Saoud ont à eux un royaume ; et au Royaume Uni, ce sont les Windsor qui ont donné et donnent encore des monarques aux Britanniques, etc. Le génie de certains humains, c’est sans doute le fait d’avoir réussi à inscrire leurs patronymes dans l’histoire. De les avoir oscarisés, jusqu’à les faire entrer au panthéon de l’éternité ; à faire d’eux des figures intemporelles. C’est le mérite des Khan, des Han, et des Médicis. Des Rothschild, des Hilton et des Ford. Des noms de familles qui sont devenus quasiment des marques déposées. Une fierté pour ceux qui les portent, mais aussi un défi pour eux de perpétuer leurs notoriétés. Car, après tout, porter un patronyme chargé d’histoires est un lourd héritage.
C’est un état d’esprit, une façon de vivre et une philosophie. Une conduite exemplaire, une exigence comportementale et des standards codés. Une référence. Un label. Autant, il est difficile de construire une notoriété, autant il est difficile de la préserver intacte. Avec le temps. C’est une barre placée haut qu’on a l’obligation morale de maintenir, à défaut d’élever. Un grand nom est aussi et toujours solaire. Il met de la lumière dans son environnement. Au Soudan du Sud, nos Lions ont fabriqué des stars, le temps d’un match de football. Il y a notamment la demoiselle Rachel qui a réussi à arracher un autographe à Sadio Mané et le joueur de football U17 Panom Choul à qui Nicholas Jackson a offert son maillot. Tous les deux sont maintenant devenus des célébrités dans leur pays. Ils sont, tout le temps, sollicités par les télévisions et les créateurs de contenu digital. Grâce à Mané et à Jackson, ils sont sous les projecteurs.
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