La rentrée des classes n’est jamais une période facile pour les élus locaux. Surtout pour les maires qui sont très sollicités pour l’achat de fournitures, l’octroi de bourses, mais surtout pour mettre les conditions idoines permettant aux apprenants de démarrer les cours sereinement.
La pression monte au fur et à mesure que l’ouverture des classes approche. Chacun veut faire du slogan « Ubbi tey diang tey » une réalité dans sa commune.
D’ailleurs, les services techniques et les organisations communautaires (conseils de quartier, jeunes et femmes) sortent les pelles et râteaux pour nettoyer et désinfecter les établissements scolaires. Pour d’autres encore envahis par les eaux de pluie, il faut procéder au pompage. Sans compter la réfection de tables-bancs et la reconstruction de murs de clôture affaissés.
C’est comme ça chaque année. Au lieu de réfléchir sur des solutions d’anticipation ou pérennes, on préfère reconduire le même procédé avec tout ce que cela comporte comme contraintes. Seulement, depuis quelques années au Sénégal, la commune de Khombole semble montrer la voie aux autres collectivités territoriales du pays. Sous la houlette de son maire, Maguèye Boye, le conseil municipal se fixe comme objectif de réhabiliter entièrement une école de la commune afin de la présenter à la rentrée aux enseignants et aux élèves. L’année dernière, l’école Touba Fall était l’attraction de tout le Sénégal avec ses murs aux couleurs vives.
Un peu partout dans la cour de cette école, des arbres sont plantés et des bancs disséminés afin d’offrir aux apprenants un cadre propice et attrayant. Cette année, le maire a donné rendez-vous dans un autre établissement, l’école 4 de la commune. Cette méthode venue de Khombole est un moyen efficace permettant d’avoir de bons cadres d’apprentissage dans la localité.
C’est d’ailleurs mieux que de procéder, chaque année, comme le font la plupart des maires, à la construction d’une ou de deux salles de classe ou de sanitaires. Khombole offre ainsi une recette qui pourrait inspirer nos élus pour changer une certaine manière de faire dans le domaine de l’éducation. Un cas d’école est là.
Au-delà, le maire Maguèye Boye et les conseillers municipaux ont initié une solution novatrice dans la collecte de l’impôt local, permettant de financer le développement de la commune. Le programme « Khombole sur orbite » n’est pas un simple slogan, mais plutôt une politique de développement de la collectivité territoriale, impliquant les différentes entités de la communauté, à savoir les jeunes, les femmes et les couches vulnérables.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si les actions du maire de Khombole ont été récompensées par le Prix d’excellence du leadership local (Pell), l’année dernière à Cotounou (Bénin).
L’édile de la commune était reparti avec deux trophées. La collectivité figure parmi les nominées de cette présente édition. Cette régularité au peloton des meilleures agglomérations d’Afrique est aussi une manière de saluer la performance, la créativité et l’innovation de cette commune, aujourd’hui centenaire.
Car, dans un contexte marqué par la rareté des ressources, les maires doivent faire preuve d’imagination pour sortir la tête de l’eau.
maguette.ndong@lesoleil.sn