L’année dernière, la direction du cadre de Vie avait organisé le concours du quartier le plus propre du Sénégal. Cité Lamy de Thiès et Diokoul Ndiourène, dans le département de Rufisque, avaient été sacrés.
Cette saine émulation avait été bien appréciée par l’ensemble des acteurs du développement local. Car, ces joutes ont permis de découvrir la beauté de nos localités, la créativité de notre jeunesse et l’importance de la solidarité pour atteindre le développement. Un an plus tard, ce serait bien de faire un tour dans ces deux quartiers pour voir si la propreté et l’entretien sont toujours maintenus. D’ailleurs, chacun souhaiterait que le nom de son patelin soit porté au pinacle. C’est pourquoi un concours pareil doit être inscrit dans l’agenda national. Sa pérennisation permet aux conseils de quartier de se préparer en conséquence.
Mais ce n’est pas que nos quartiers qui doivent avoir ce privilège d’être valorisé. Nos villages aussi ont un potentiel énorme à offrir. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest du Sénégal, il existe une multitude de localités dans le pays qui nous ont marqués. Par leur authenticité, leur beauté et leur qualité de vie. Le Sénégal des profondeurs mérite d’être connu dans sa plus grande diversité. D’une localité à une autre, les histoires varient, le patrimoine est riche et la géographie authentique. Les faire découvrir est la seule façon de diversifier notre offre touristique et de servir autre chose que le balnéaire. Qui n’a pas eu un coup de cœur, après avoir séjourné dans un « coin perdu » du pays qu’on ne connaissait pas auparavant ? C’est dire que nos terroirs regorgent de richesses. Il suffit simplement de les sortir de l’anonymat. Si tout le monde sait que Thionck-Essyl est le plus gros village du Sénégal, ce serait tout heureux qu’on sache le plus beau de nos 14.958 villages.
En France, chaque année, le classement des plus beaux villages de l’Hexagone ainsi que du village préféré des Français est publié. Pas moins de 32 critères sont arrêtés avant de faire le choix définitif. Un réseau qui s’est créé depuis 1932 met en place une méthode permettant de départager les villages candidats. En 2025, c’est le village de Saint-Antoine-l’Abbaye, dans l’Isère, qui a remporté le titre de « village préféré des Français ». Un titre labélisé donnant l’avantage à cette localité d’être visitée par des millions de touristes. C’est d’ailleurs la meilleure façon de vendre de nouvelles destinations et développer une localité pour de bon. La décentralisation au Sénégal est dynamique et perfectible. C’est pourquoi chacun des régimes qui se sont succédé ont imprimé leur marque par des réformes.
Les communes et départements sont découpés, sans une grande cohérence, le plus souvent. L’appartenance politique est mise en avant plutôt que le souci d’équilibre ou d’appartenance. Cette manière de faire doit être dépassée. Il est temps de valoriser les richesses de nos terroirs. Car le développement local est la meilleure des options. Aujourd’hui, plus que jamais, plusieurs initiatives sont développées dans nos villages, quartiers et communes. En dépit des moyens très limités, des jeunes parviennent à créer l’exploit ; des femmes transforment la pauvreté en opportunité. Il ne reste qu’à leur offrir des cadres propices où cette créativité sera vendue. Continuons à promouvoir une concurrence saine de nos territoires.
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