Sur le chantier Birkilane–Mabo, le ministre Déthié Fall a trouvé un retard si solide qu’on pourrait presque y construire un pont entier. Face au spectacle, il n’a pas sorti le ruban rouge, mais le carton jaune : pénalités, chef de chantier remplacé, inspecteurs en renfort… Bref, la rigueur vient d’être goudronnée.
À l’Assemblée nationale, même ambiance. Le ministre a rappelé que les délais ne sont pas des suggestions poétiques. « Tant que je suis là, on respecte les engagements », a-t-il lancé, avec un ton qui ferait arriver un train en avance. La table a tremblé, les députés ont applaudi, et même les murs ont dû comprendre que la complaisance vient de perdre son permis de circuler.
Il faut dire que certains chantiers avancent si lentement qu’on a le temps d’y élever des enfants… puis de leur expliquer pourquoi la route n’est toujours pas finie. Cette fois, la musique change. Si tout le monde suit la cadence imposée, on pourrait bientôt assister à un événement historique — un chantier livré à l’heure, sans suspense ni prolongations. Une révolution à l’échelle nationale.
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