Le chantier est vaste, tant les fractures sont visibles et profondes. Vendredi dernier, en initiant une journée de « Réflexion sur la crise sociétale sénégalaise », l’Académie nationale des sciences et techniques et des intellectuels ont ouvert un « Ndëup » national, un espace de vérité où chercheurs, acteurs communautaires, professionnels et citoyens ont posé un diagnostic sans détour sur les fractures sociétales qui ébranlent le pays. Comme rapporté par notre confrère du Soleil, ces fractures ont pour noms : déliquescence des valeurs, malaise institutionnel, dérives numériques, vulnérabilités familiales, tensions sociales… Et pour arriver à « un sursaut moral, civique et collectif pour refonder le vivre-ensemble et restaurer la cohésion nationale », les intervenants ont livré des analyses, témoignages et propositions. Si l’ancien magistrat Dior Fall Sow appelle à « un sursaut citoyen », le psychologue Serigne Mor Mbaye diagnostique lui un « Sénégal qui vit une fragilité profonde ». Un constat que partage Mme Henriette Niang Kandé qui, selon elle, notre pays vit « une modernité inachevée où la liberté glisse vers la licence ». Tandis que la chercheuse Aïssatou Thiam alerte sur « la crise du lien humain. » Bref, pour l’Académie des Sciences et ces intellectuels, « l’heure est venue de transformer cette prise de conscience en une dynamique nationale, lucide, ferme et partagée ».
omar.diouf@lesoleil.sn

